Climat Londres
Londres, célèbre pour ses nombreux jours pluvieux, la capitale bénéficie également d’un climat bien plus varié que nous pourrions le penser au premier abord.
Londres : un climat océanique tempéré et doux
La capitale de l’Angleterre bénéficie, de façon similaire à Bruxelles, d’un climat océanique altéré. Pourtant située à une latitude sensiblement plus élevée que Winipeg et Vancouver au Canada, l’influence du Gulf Stream lui prodigue un climat relativement doux et tempéré. Son climat est caractérisé par des hivers doux et humides et des étés pouvant se montrer très contrastés.
Moyenne des températures au cours de l'année à Londres - via weather-and-climate.com
L’amplitude thermique entre le mois le plus froid, Janvier avec 5,3°C et le mois le plus chaud, Juillet avec 18.9°C, reste relativement modérée. La saison hivernale est dominée par des températures maximales moyennes autour de 8°C et des gelées restant faibles, l’air océanique domine en effet le plus souvent en raison de la circulation récurrente de perturbations Atlantiques (zonal).
Cependant, compte tenu de sa latitude assez élevée, les épisodes de vagues de froid ne sont pas impossibles avec par exemple la vague de froid de Janvier 1963 ayant entraîné la température la plus basse jamais relevée sur la ville avec -16.1°C en banlieue.
La saison chaude est plutôt douce, la température moyenne maximale restant située entre 21 et 23°C de Juin à Août. A nouveau, des extrêmes sont néanmoins possibles avec une température maximale de 38.1°C relevée à la station de Kew Gardens lors de la fameuse canicule de l’été 2003 sur l’Europe. Cette température se situe à 0.6°C du record national de 38.7°C relevé à Cambridge le 25 Juillet 2019.
Températures moyennes, normales de précipitations et records pour la ville de Londres - Infoclimat.fr
Evolution de la température moyenne quotidienne à Londres (normales 1991-2020)
Sur l’année, la température moyenne à Londres est de 11.1°C, ce qui est supérieur de plus d’1°C à la moyenne nationale anglaise, se situant autour de 10°C. La région Londonienne est d’ailleurs la zone la plus douce du Royaume-Uni à l’année.
Moyennes annuelles des températures au Royaume-Uni - carte Met-Office
Pluviométrie à Londres :
Londres est célèbre pour son temps pluvieux, même si les gouttes seront visibles près d’un jour sur trois, la moyenne de 106.6 jours de pluie par an est pourtant plus basse que Paris (111), New-York (167) ou même Miami (128) ! Cependant, les quantités de précipitations sont bien réparties à l’année avec en moyenne 13 à 19 jours de pluie par mois.
Novembre se démarque comme le mois le plus pluvieux avec 61mm en moyenne et Février le mois le plus sec avec 39mm.
En revanche, avec un cumul annuel moyen proche de 600 mm (comme Paris), Londres est quasiment la ville la moins pluvieuse du Royaume-Uni !
Neige : un phénomène finalement assez rare
La neige n’est pas si fréquente sur l’agglomération, on décompte en moyenne 10 jours de neige par an (qui dit jour de neige ne dit pas forcément jour de neige au sol, la neige fondante compte), ce qui est bien en dessous de la moyenne nationale de 23.5 jours/an. En général, le phénomène s’observe du mois de Novembre au mois de Mars/Avril avec cependant quelques phénomènes marquants en dehors de cette période, par exemple, le 25 Septembre 1885, de la neige fut observée jusqu’au centre-ville, en faisant la chute de neige la plus précoce jamais relevée sur la région.
Des épisodes remarquables ont également été recensés sur la ville :
02/02/2009 : La couche de neige la plus importante des 18 dernières années est observée sur la ville avec environ 20cm sur l’agglomération, parfois bien plus sur les quartiers Sud. 15cm sont relevés en plein centre-ville.
Hiver 1963 : Nombreuses chutes de neige, notamment durant le mois de Janvier avec parfois plus de 10 à 20cm au sol durant plusieurs jours sur la ville.
Hiver 1947 : Un hiver très froid également avec de nombreuses chutes de neige sur la période, des congères parfois remarquables sont observées en périphérie de la ville, dépassant parfois plusieurs mètres d’épaisseur.
Plus récemment, durant les mois de Février et Mars 2018, plusieurs épisodes neigeux ont concerné la ville avec des difficultés parfois importantes.
Fortes chutes de neige à Londres en Février 2018 - via secretldn.com
Orages : des intensités généralement faibles
Les orages ne sont pas les phénomènes les plus fréquents sur la capitale avec en moyenne 13.8 jours avec tonnerre par an. Ce chiffre est néanmoins sensiblement plus important que la moyenne nationale qui se situe autour de 10-11 jours/an, le dégradé Nord-Sud est d’ailleurs marqué sur le pays avec en moyenne environ 5 jours d’orage par an près de l’Ecosse et près de 14-15 sur la côte Sud du pays.
En général, la plupart des phenomènes orageux se retrouvent sous les traînes actives entre la fin de l’hiver et le début du Printemps mais il arrive que certaines puissantes dégradations orageuses soient observées, notamment au Printemps et un été. Ce fut par exemple le cas au mois de Juillet 2013 où une violente ligne orageuse a balayé la capitale après plusieurs jours de chaleur, provoquant quelques dégâts et un arrêt temporaire de la circulation des trains sur la ville.
Londres foudroyée en Juillet 2013 - Photo : Martin_Gordon
Ensoleillement : Présent mais modéré
Londres n’est pas connue pour son ensoleillement, celui-ci brille en moyenne 1573h par an, sensiblement moins qu’à Bruxelles(1583) et moins qu’à Paris (1617). La saison la plus ensoleillée est observée entre la fin du printemps et l’été avec un maximum en Juin, parfois en Mai où la durée d’ensoleillement mensuelle dépasse les 200h.
Au niveau du pays, le soleil est bien plus présent près des côtes Sud, bien plus discret en allant vers l’Ecosse et la mer du Nord.
En comparaison, la durée d’ensoleillement dépasse parfois les 2800h par an sur la Côte d’Azur (2694h/an à Nice).
Coucher de soleil après une belle journée ensoleillée à Londres - via Muralsticker.com
Froid : peu présent mais quelques pics notables
Comme évoqué précédemment, le climat Londonien est dominé par une relative douceur en hiver. Les gelées sont généralement peu marquées et somme toutes assez rares sur la ville (un peu moins en banlieue). L’air océanique garanti des températures nocturnes généralement supérieures à 0°c durant l’hiver.
Néanmoins, des décrochages Arctiques parfois marqués peuvent survenir et entraîner des conditions bien plus froides.
Une des vagues de froid les plus importantes du dernier siècle s’est produite lors de l’hiver 1962-1963. En janvier 1963, la tamise fut proche de geler jusqu’au centre-ville de Londres (même si son gel fut empêché par de l’eau plus chaude rejetée par les stations électriques de la ville) et les chutes de neige furent fréquentes. C’est durant ce mois que la température la plus froide jamais relevée sur la ville fut observée avec -16.1°C en banlieue et -13.2°C à Heathrow.
L’Hiver 1947 fut également très froid (notamment février avec une température moyenne de -1.9°c sur la ville) mais plus récemment, l’hiver 2009-2010 s’est également démarqué comme très froid, la température moyenne de Décembre à Mars fut en effet de 3.7°C avec des chutes de neige plus récurrentes que la moyenne et quelques jours avec de fortes gelées jusqu’au centre-ville.
Une des fontaines de Londres gelée lors d'une période très froide hivernale - Photo Stéphanie Sadler
Fortes chaleurs : un phénomène de plus en plus fréquent
L’été est généralement doux sur Londres avec des températures moyennes de 23.6°C en Juillet et 23.1°C en Aout. Cependant, des épisodes de fortes chaleurs sont parfois observés même si ceux-ci s’inscrivent rarement dans la durée.
Aout et Septembre 1906 : Une vague de chaleur tardive concerne la Grande-Bretagne avec des températures atteignant des valeurs records au début du mois de Septembre. Le themomètre dépasse les 30°C pendant plus de 4 jours avec un maximum de 35.0°C à New Malden le 1er Septembre.
Vague de chaleur d’Aout 1990 : Faisant suite à plusieurs mois très chauds et secs, un maximum d’intensité est atteint en Aout durant cette vague de chaleur, des records sont battus notamment en banlieue avec 34.6°C à Hampstead le 3, battant l’ancien record de 34.4°c établi en Aout 1932.
Les coups de chaud se font néanmoins de plus en plus fréquents depuis le début du 21e siècle, la fameuse canicule de 2003 a permis de battre le record de chaleur sur la ville avec 38.1°C relevés à Kew Gardens, ce fut d’ailleurs la première fois qu’une température supérieure à 38°C fut relevée sur le Royaume-Uni.
Plus récemment, la vague de chaleur de Juillet 2019 a entrainé des températures très importantes sur la plupart du Royaume-Uni. Le 25 Juillet a été le plus chaud jamais relevé sur le pays avec plus de 38°C à Cambridge, battant le précédent record de plus d’un degrés (36.7°C en 2015), ce record fut à nouveau battu le 29 Juillet avec 38.7°C sur ce secteur, dépassant le record national de 38.5°C relevé à Brogdale, Kent, le 10 aout 2003.
Londres pendant une vague de chaleur - via istockphoto.com
Comment évolue le climat de Londres ?
Animation de l'évolution des températures moyennes annuelles sur le Royaume-Uni depuis 1960 - Via met-Office
La hausse des températures est visible également sur la capitale Londonienne, tout comme sur le reste du pays avec une moyenne augmentant sensiblement depuis quelques dizaines d’années. Si la température moyenne était inférieure à 10°C sur la ville durant la période 1961-1990, celle-ci dépasse maintenant les 11°c et la tendance reste à la hausse.
Ainsi, les jours de chaleurs (T°C > à 25°c) sont de plus en plus nombreux, tout comme les jours de fortes chaleurs (T°C > à 30°c). On estime que d’ici 2050, la température moyenne annuelle pourra gagner +5.9°C à Londres, provoquant un climat similaire à celui de Barcelone.
Evolution prévue des températures moyennes du mois le plus chaud d'ici 2050 - Via Statista
En outre, l’évolution du climat semble tendre vers une augmentation des températures comme sur la majeure partie de l’Europe et du monde, seulement celle-ci pourrait également être accompagnée de vagues de chaleur plus fréquentes et fortes, de périodes de sécheresse de plus en plus récurrentes en été sur le Royaume-Uni mais également d’un risque de tempêtes de plus en plus puissantes en saison hivernale.
Tout comme Bruxelles, cette évolution est liée au réchauffement climatique global mais l’îlot de chaleur urbain devrait également se montrer de plus en plus présent (celui-ci est déjà visible sur l’animation de l’évolution des températures plus haut).
Une tendance se montrant donc de plus en plus chaude, possiblement plus sèche avec également des phénomènes extrêmes plus récurrents, tout comme sur une grande partie des autres capitales Européennes.